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10 ans de ServiceFinances ÎPÉ

Entrevue avec Michelle Arsenault, Directrice de ServiceFinances ÎPÉ

PHOTO: Radio-Canada / Laurent Rigaux
PHOTO: Radio-Canada / Laurent Rigaux

Comment est né le ServiceFinances ÎPÉ en 2015 ? 

Le service est né à la suite d’une étude de la SAF’Île sur la restructuration communautaire. Elle révélait un besoin criant : les organismes francophones de l’Île manquaient de ressources pour assurer une gestion financière saine. L’idée de mutualiser les services administratifs s’est imposée, donnant naissance à ServiceFinances ÎPÉ. 

 

Quels étaient les principaux défis à l’époque ? 

Les directions d’organismes devaient souvent gérer elles-mêmes les finances, sans formation spécialisée, et plusieurs travaillaient sans budget clair ou états financiers à jour. Il y avait peu de stabilité, peu de contrôle interne et un risque de désorganisation. ServiceFinances a répondu à ces défis en professionnalisant les processus, en mettant en place des contrôles rigoureux et en offrant un accompagnement accessible, humain et compétent. 

 

Aviez-vous une vision claire dès le départ ? 

Absolument. Nous avons rapidement établi un partenariat avec ServiceFinances NÉ, actif depuis 2002. Ce lien nous a permis de bénéficier de leur expérience, de leurs outils et de leurs normes, tout en adaptant le modèle aux besoins spécifiques de l’Île. 

 

Qui a été impliqué dans la mise en place du service ? 

À l’époque, Aubrey Cormier était DG de la SAF’Île. De mon côté, j’ai piloté la mise en œuvre à l’Île avec l’appui de Paulette Richard, qui était à temps partiel. Nous avons été épaulées par Katherine Williams, comptable agréée, et Chantal Lévesque de ServiceNÉ. Ensemble, nous avons mis en place les premières bases de données, structuré les cycles de paie et adopté des outils comme le dépôt direct ou les T4 en ligne. C’était une période de mise en place intense, mais très mobilisante. 

 

Des souvenirs marquants de ces premières années ? 

Je me souviens que Katherine nous avait avertis : « Les partenaires ne verront probablement pas les bénéfices avant quelques années. » Et elle avait raison. Il a fallu du temps pour instaurer la confiance, modifier les habitudes et uniformiser les pratiques. Les premières paies centralisées, par exemple, étaient un défi logistique – on mettait une pancarte sur la porte : « Journée de paie – ne pas déranger ! » Aujourd’hui, tout est bien rodé, mais à l’époque, on faisait tout à deux et on apprenait en marchant. 

 

Comment décririez-vous l’engagement de l’équipe ? 

Très fort. Nous avons eu la chance d’embaucher des comptables déjà impliqués dans le communautaire. Ce contexte leur permet d’apprendre sans cesse, de développer une expertise unique et de collaborer entre collègues. Dans bien des organismes, les comptables sont isolés. Ici, ils s’entraident, innovent et trouvent des solutions ensemble. C’est motivant et valorisant. 

 

Quel a été l’impact concret au fil des ans ? 

ServiceFinances ÎPÉ a connu une croissance constante et impressionnante. En 2015, le service comptait 10 organismes partenaires, 1,5 employé, et gérait collectivement un portefeuille de 2,3 millions de dollars. En 2025, ce sont désormais 18 organismes partenaires, 5,5 employés, et un budget combiné de plus de 9,2 millions de dollars – soit un quadruplement en une décennie. 


Mais l’impact va bien au-delà des chiffres. Grâce à ce service, plusieurs organismes ont gagné en stabilité, en crédibilité et en efficacité. L’exemple de la fusion des centres de la petite enfance francophones est parlant : nous avons accompagné la transition, mis en place un nouveau système de facturation, réduit les risques de fraude et assaini la gestion. Par ailleurs, en produisant des états financiers reconnus, nous avons permis à 15 organismes d’économiser jusqu’à 75 000 $ annuellement. Dans certains cas, cet appui a même été essentiel à leur survie. 

 

Quel a été le rôle de la SAF’Île ? 

La SAF’Île agit comme mandataire du service, employeur officiel des employés et soutien stratégique à la direction. Elle a joué un rôle clé dans la mise en œuvre, mais aussi dans la reconnaissance institutionnelle et la stabilité du service à long terme. 

 

Comment ce service a-t-il renforcé la solidarité entre organismes ? 

Il a permis une harmonisation des pratiques, une mutualisation des efforts et un sentiment d’appartenance collectif. Les organismes sentent qu’ils font partie d’un même réseau, qu’ils partagent une vision et des outils. Ils ont aujourd’hui un service professionnel qui leur appartient, et ça crée de la fierté. 

 

En quoi le service a-t-il contribué à la stabilité du milieu communautaire ? 

Nous connaissons bien l’historique financier de chaque organisme, ce qui nous permet d’offrir des conseils ciblés, de gérer efficacement les rapports aux bailleurs de fonds et d’assurer un suivi rigoureux. Les bailleurs de fonds reconnaissent notre professionnalisme : certains organismes qui étaient jadis considérés « à risque » sont maintenant perçus comme fiables et bien gérés. Et ça, ça change tout. 

 

Quelle est, pour vous, la plus grande réussite ? 

La transformation du niveau de gestion financière dans nos organismes. Aujourd’hui, ils sont structurés, suivis, crédibles. C’est un changement profond dont je suis fière. 

 

Quelles sont les prochaines étapes pour ServiceFinances ? 

Nous souhaitons renforcer notre collaboration avec ServiceFinances NÉ, notamment pour améliorer nos outils et pratiques. Et nous explorons activement de nouvelles avenues pour automatiser certains volets de la comptabilité, afin de gagner encore plus en efficacité. 

 

 
 
 

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